• Vendredi saint ou maudit ? Partie 3

     

    Vendredi saint ou maudit? Partie 2

     

     

    Site: www.radicalreformation.over-blog.com

     

    Sauf précision, tous les passages tirés des Saintes Écritures sont extraits de la Version Ostervald révisée édition de 1996.

     

     

    Deuxième Raison : la Vérité et l’Exactitude

     

    La seconde raison pour ne pas observer Pâques concerne l’authenticité et l’exactitude de cette fête au regard des Écritures. Les premiers comptes rendus que nous avons de la résurrection du Mashiah indiquent qu’elle eut lieu tard le jour du Sabbat :

     

    « Or, sur le tard, le jour du sabbat, au crépuscule du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie vinrent voir le sépulcre. Et voici, il se fit un grand tremblement de terre; car un ange du Seigneur, descendant du ciel, vint et roula la pierre, et s'assit sur elle […] Et l'ange, répondant, dit aux femmes: Pour vous, n'ayez point de peur; car je sais que vous cherchez YESHOUA le crucifié; il n'est pas ici; car il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, voyez le lieu où le Seigneur gisait » (Matthieu 28: 1-2, 5-6 version Darby).

     

    Pas un seul des Évangiles ne donne une indication précise du moment où fut ressuscité Mashiah. Cependant, le récit qui nous est donné  par Matthieu offre des précisions suffisantes pour que nous puissions déterminer que la résurrection de Jésus eut bel et bien lieu avant que le jour du Sabbat ne prenne fin. À trop vouloir harmoniser le récit fait par Matthieu de la visite des femmes tard le jour du Sabbat avec leur visite le matin du premier jour de la semaine, cette évidence pourrait nous échapper. Apparemment, dans leur recherche anxieuse pour retrouver le corps manquant de Mashiah, les femmes firent de multiples visites sur le lieu du tombeau.

     

    Les preuves qu’il y eut plusieurs visites au tombeau sont claires si l’on considère l’identité des femmes qui sont rapportées s’y être rendues.

     

    Marie de Magdala et l’autre Marie (Matthieu 28:1).

     

    Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques et Salomé (Marc 16:1).

     

    Marie de Magdala, Jeanne, Marie la mère de Jacques et d’autres femmes avec elles (Luc 24:10).

     

    Marie de Magdala (Jean 20:1, 10-18).

     

    Une autre preuve, qu’il y eut plusieurs visites au tombeau, est mise en évidence par le fait que ces visites eurent lieu à des différents moments.

     

    « Or, sur le tard, le jour du sabbat, au crépuscule du premier jour de la semaine » (Matthieu 28:1version Darby).

     

    « Après que le sabbat fut passé » (Marc 16:1).

     

    « le premier jour de la semaine, elles vinrent de grand matin au sépulcre » (Luc 24:1).

     

    « Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vint le matin au sépulcre, comme il faisait encore obscur » (Jean 20:1).

     

    Il est également fait récit de différentes combinaisons anges/hommes que les femmes ont vus lors de leurs visites :

     

    Un ange du Seigneur (Matthieu 28:2).

     

    Un jeune homme (Marc 16:5).

     

    Deux hommes (Luc 24:4).

     

    Deux anges (Jean 20:12).

     

    Ces anges/hommes sont de plus localisés en divers endroits :

     

    Un ange assis sur la pierre roulée du tombeau (Matthieu 28 : 2).

     

    Un homme vêtu d’une robe blanche et assis du côté droit du caveau (Marc 16:5).

     

    Deux hommes en habits resplendissants auprès des femmes (Luc 24:4).

     

    Deux anges vêtus de blanc, assis à la place le corps de Jésus où avait été couché, l'un à la tête, l'autre aux pieds (Jean 20:12).

     

    Peu importe à quel moment les femmes visitèrent le tombeau, Yeshoua avait déjà été relevé d’entre les morts. La place où son corps reposait était vide. Nous pouvons supposer sans grand risque d’avoir tort que leur anxiété leur fit faire plusieurs allers et retours à la tombe d’où Mashiah avait disparu.

     

    « Cependant Marie se tenait dehors, près du sépulcre, en pleurant; et comme elle pleurait, elle se baissa dans le sépulcre, Et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis l'un à la tête, et l'autre aux pieds, au lieu où le corps de Jésus avait été couché. Et ils lui dirent: Femme, pourquoi pleures-tu? Elle leur dit: Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l'a mis. Et ayant dit cela, elle se retourna, et vit Jésus debout; mais elle ne savait point que c'était Yeshoua.Il lui dit: Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Elle, croyant que c'était le jardinier, lui dit: Seigneur, si tu l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai. Yeshoua lui dit: Marie! Et elle, s'étant retournée, lui dit: Rabbouni! c'est-à-dire, mon Maître! » (Jean 20:11-16).

     

    Au vu de tous ces faits concernant le nombre et le nom des différentes femmes, des différentes locations des anges présents au tombeau, il semble évident qu’il est inutile de vouloir harmoniser ces divers éléments afin de les faire concorder avec le récit d’une seule et unique visite au tombeau.

     

    Il parait également inutile de vouloir faire concorder Matthieu 28:1 avec les autres Evangiles rapportant les visites des femmes à la tombe au premier jour de la semaine. Certaines versions, rapportent les faits de la façon suivante :

     

    « Or comme le sabbat finissait et que le premier jour de la semaine commençait à luire, Marie-Magdelaine et l'autre Marie vinrent pour voir le sépulcre » (version Annotée Neuchâtel).

     

    Nous notons ici, que deux références de temps nous sont données :

     

    Premièrement, « comme le sabbat finissait » ;

     

    Deuxièmement, « et que le premier jour de la semaine commençait à luire ».

     

    Le récit de Matthieu est celui de la première visite à la tombe des femmes. Il prend place à la fin du Sabbat. Le Sabbat, tel qu’il est décrit dans la Bible, commence au coucher du soleil, et se termine vingt-quatre heures plus tard au coucher du soleil suivant (Lévitique 23:32).

     

    La première référence donnée en Matthieu, « comme le sabbat finissait », renvoie au terme d’une période de 24 heures finissant au coucher du soleil.

     

    La seconde référence, « et que le premier jour de la semaine commençait à luire », doit être comprise (ici, comme en Luc 23:53)  au sens auquel les Juifs entendent le début d’un nouveau jour, c’est-à-dire au crépuscule ou au coucher du soleil.

     

    Dans les deux cas, en Matthieu et en Luc, le commencement du jour (Grec, epiphosko) fait référence au début d’un nouveau jour tel que l’entendent les Juifs. En effet, les lecteurs Juifs de Matthieu comprenaient parfaitement que lorsque Matthieu parlaient du commencement d’une nouvelle journée, ce qu’il entendait par ceci était bien sûr le crépuscule, et non pas l’aube ! Ainsi, lorsque Matthieu rapporte le tremblement de terre, la descente de l’ange du ciel, le roulement de la pierre bloquant l’entrée du tombeau, et  la visite des femmes, tout cela se produit avant la fin du Sabbat.

     

    D’un autre côté, Marc, Luc et Jean, tout les trois décrivent les visites des femmes tel qu’elles ont eu lieu au commencement d’une journée de douze heures (de l’aube au crépuscule). Il s’agit dans ces passages de la partie de la journée éclairée du premier jour de la semaine.

    Ce sont les raisons pour lesquelles il n’est pas nécessaire de vouloir concilier le récit de Matthieu 28:1 avec les références de temps données dans les trois autres Évangiles. La raison en est que l’on ne parle pas ici de la même période de temps, ni du même fait. 

    Il n’y a rien d’illogique pour les femmes de retourner au tombeau le matin suivant après leur première visite tard le soir du Sabbat. Elles étaient préoccupées quand au sort du corps de Yeshoua et ne pouvaient être satisfaite tant qu’elles ne sauraient pas où le corps du Messie se trouvait. Leur incapacité à croire en la résurrection de Yeshoua n’a rien de surprenant lorsque l’on considère l’incrédulité de tout les disciples de Yeshoua. Le Messie, Yeshoua, va leur apparaître plusieurs fois avant qu’ils ne reconnaissent pleinement la réalité  de sa résurrection (Actes 1:3). Très certainement, ce sont de mêmes doutes qui ont poussés les femmes à faire des visites répétées au tombeau.

     

    Il convient de reconnaître que peu importe à laquelle de ces visites il est fait référence, Yeshoua avait déjà été relevé d’entre les morts ! Pas un seul des disciples de Yeshoua n’aura eu le privilège d’assister à sa résurrection.

     

    En conséquence de ce que nous avons vu précédemment, le premier jour de la semaine n’est donc pas le jour approprié auquel on devrait fêter la résurrection du Messie. Si nous devions célébrer cette événement, il faudrait alors tenir compte du fait que Mashiah a été ressuscité dans l’après midi du jour du Sabbat et non pas le Dimanche matin.

     

    Troisième raison : Il ne s’agit pas d’une observance biblique.

     

    La troisième raison pour ne pas célébrer annuellement la résurrection du Messie réside dans le fait que Yeshoua lui-même n’a jamais requis cette observance. Il n’y a nulle part dans les Ecritures, de trace des apôtres ou de l’église du premier siècle commémorant la Résurrection. L’importance de la Résurrection est indiscutable pour les chrétiens. Il s’agit d’un point essentiel de la Foi chrétienne. Paul en parle ainsi : « Afin de connaître Mashiah, et la puissance de sa résurrection » (Philippiens 3:10version Segond 1910). Il écrit à Timothée : « Souviens-toi de Yeshoua Ha Mashiah, ressuscité des morts, issu de la race de David » (2 Timothée 2:8).

     

    Les apôtres ont été des témoins privilégiés du Mashiah ressuscité (Actes 2:32) puisqu’ils ont communiés avec lui après sa mort (Actes 1:3-8) et qu’ils l’ont vu de leurs propres yeux  s’élever au ciel (Actes 1:9). Cependant, en dépit de ces faits, ils n’ont célébrés aucun de ces événements.

     

    « Il n’y a aucun trace de célébration de la Pâques comme étant une fête chrétienne dans le Nouveau Testament et dans les écrits des pères apostoliques. La sainteté apposées à des moments spéciaux et à des endroits spéciaux était une idée totalement étrangère aux chrétiens de l’église primitive » (traduit d’après l’Encyclopedia Britannica, 1898 éd.).  

    L’église du premier siècle ne négligeait pas pour autant les services de commémoration appropriés. Yeshoua lui-même institua le Repas du Seigneur en mémoire de sa mort et comme une occasion utile pour instruire et pour faire grandir en foi ceux qui choisiraient de croire en Lui. Luc nous raconte comment, la nuit précédant sa crucifixion, il institua le Repas du Seigneur :

     

    « Puis il prit du pain, et ayant rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il leur donna la coupe, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous » (Luc 22:19-20).

     

    Paul confirma l’importance et la signification du Repas du Seigneur. Il en parla également comme d’une commémoration à observer.

     

    « Car pour moi, j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai aussi enseigné; c'est que le Seigneur Yeshoua  la nuit qu'il fut livré, prit du pain; Et ayant rendu grâces, il le rompit, et dit: Prenez, mangez; ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même aussi, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez » (1 Corinthiens 11:23-25).

     

    Le Repas du Seigneur fut institué par Yeshoua ha Mashiah comme un mémorial pour les croyants Les apôtres ont tenu à respecter cette commémoration. À l’inverse, la résurrection du Messie ne fut ni instituée comme commémoration par Yeshoua, ni célébrée par les apôtres. C’est la raison pour laquelle, si il est bel et bien biblique de commémorer la Repas du Seigneur, il ne l’est pas contre absolument pas de commémorer la Résurrection. Nous devrions nous attacher à suivre les instructions de Yeshoua plutôt que les traditions des hommes.

     

    Une erreur de traduction

     

    Dans l’une des nombreuses traductions de la Bible en anglais, le mot Easter apparaît en Actes 12:4de la façon suivante :  

     

    « And when he had apprehended him, he put him in prison, and delivered him to four quaternions of soldiers to keep him; intending after Easter to bring him forth to the people » (Acts 12:4 King James Version).

     

    Le mot Easter est ici une traduction inadéquate du mot grec pascha, signifiant Pâque (la Pâque Juive). Le même mot, pascha, est correctement rendu par Pâque plus de 25 autres fois sur l’ensemble de la nouvelle alliance ( Nouveau Testament). Il est par conséquent évident que de traduire pascha par Easter en Actes 12 : 4est incorrect et ne peut en aucune manière servir de support à une observance de la Pâques « chrétienne ».

     

    La Déclaration de Marc

     

    En Marc 16:9, nous lisons : « Yeshoua étant ressuscité le matin du premier jour de la semaine … ». Cette phrase introductive semble suggérer que Yeshoua aurait bien ressuscité le dimanche matin. Cependant, cela ne concorde pas avec l’affirmation qui nous est faite en Matthieu 28:1, et selon laquelle la résurrection du Christ est advenue tard, avant la venu des femmes, dans l’après midi du jour du Sabbat.

     

    Ce passage se révèle peu fiable pour établir avec assurance le moment de la Résurrection du Messie. Les versets 9-20 du chapitre 16 de Marc sont considérés par de nombreux spécialistes bibliques comme étant des rajouts à l’Evangile selon Marc. Il est certes admis que Marc a certainement terminé son Evangile avec autre chose que la description abrupte que nous y lisons de femmes effrayées et déconcertées (verset 8). Cet autre épilogue pourrait avoir été perdu lors de la transmission de l’Evangile à une tierce personne. On aurait alors tenté de donner à l’Évangile de Marc une conclusion qui soit appropriée. Cependant, cette conclusion s’avère en définitif être problématique puisque faite qu’elle serait ultérieure a l’original.

     

    Ainsi, l’authenticité de Marc 16:9-20 est trop sujette à caution pour que l’on puisse l’utiliser comme preuve servant à déterminer le moment de la résurrection du Mashiah. De plus, si ce texte est authentique, il peut très bien être compris comme affirmant que Jésus a été vu, ressuscité, le premier jour de la semaine, ce qui ne contredit en aucune façon le fait selon lequel l’événement de la résurrection en tant que telle ait eut lieu le soir précédent.

     

    Conclusion 

     

    Les étudiants de la Bible consciencieux n’observeront donc pas la Pâques dite « chrétienne » pour les raisons suivantes :

     

    C’est une pratique teintée de syncrétisme ;

     

    Le nom d’Easter, pour le monde anglo-saxon, et les coutumes associées à la Pâques « chrétienne » (œufs, lapins, célébration à l’aube, etc.) ont toutes été adaptées de pratiques païennes et incorporées à cette festivité que le christianisme considère à tort comme étant la plus importante de l’année ;

     

    Les Évangiles ne supporte pas l’idée d’une Résurrection du Messie étant advenue un dimanche matin ;

     

    Matthieu rapporte que Jésus était déjà ressuscité d’entre les morts quand les femmes arrivèrent au tombeau au crépuscule à la fin du Sabbat ; 

     

    L’idée de l’observance du dimanche comme étant le jour de la Résurrection est une invention de l’église qui apparut après le premier siècle ;

     

    Il n’y aucune instruction donnée dans les Saintes Écritures qui laisserait à penser que nous devrions commémorer la Résurrection de Yeshoua ;

     

    Il n’y a aucune référence biblique permettant d’attester que les apôtres ou l’église du premier siècle aient célébrés une telle commémoration.

     

    A l’inverse, nous avons des instructions précises données par Yeshoua et Paul concernant l’observance du Repas du Seigneur en mémoire de la mort de notre Sauveur Yeshoua  Il s’agit ici d’une commémoration véritablement importante !

     

    Nous avons tenté ici de répondre d’un point de vue strictement biblique aux questions que posaient certains textes des Écritures concernant la résurrection du Messie et la pratique de la Pâques dite « chrétienne ». Aucun texte de la Bible n’offre un support légitime à l’observance d’une telle commémoration.

     

    La mort et la résurrection de notre Seigneur Yeshoua sont deux aspects essentiels de la Foi chrétienne concernant la Bonne Nouvelle et notre Salut.  Nous manifestons notre foi et notre croyance en la résurrection de notre Seigneur Yeshoua quand nous communions lors du Repas du Seigneur en mémoire de Sa mort sacrificielle conformément à la façon dont il nous a instruits de le faire. Il est certainement plus approprié d’éviter toute fête ou célébration de nature humaine et qui obscurcirait la simplicité des instructions bibliques. 

    . Cette joyeuse espérance qui nous a été donnée doit être prêchée parmi toutes les nations. Cette résurrection est la preuve de la validité de notre espérance en la vie éternelle !

     

    Cependant, et aussi magnifique et glorieuse que soit cette résurrection, il y a certaines raisons qui justifient que l’on ne prenne pas part à la Pâques dite « chrétienne ». Bien que la grande majorité des chrétiens observe cette célébration, il y a de bonnes raisons d’en discuter les fondements et la pratique. Aussi ancienne que soit la tradition de la Pâques « chrétienne », et malgré qu’elle soit très largement fêtée dans la majorité des églises se proclamant chrétiennes, certains aspects de cette fête mérite qu’on s’y arrête et qu’on s’y penche de plus près.

     

     Shalom.

                                                        karada

                                                                                                  suite

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